mardi 7 décembre 2010

La justice française n'impose pas à OVH de fermer WikiLeaks



La société française OVH, qui héberge une partie de WikiLeaks, a annoncé lundi que la justice française ne lui avait pas imposé de fermer le site controversé, en rejetant plusieurs requêtes demandant aux juges de statuer s'il était légal ou non.


Une première requête de l'hébergeur avait été immédiatement rejetée par un tribunal de Lille, dans le nord de la France, au motif qu'elle était incomplète.
Une nouvelle requête a été présentée lundi, demandant "que l?autorité judiciaire tranche du caractère illicite ou non du site".
Cette requête a été présentée et plaidée lundi auprès d'un juge de ce tribunal de Lille et simultanément auprès d'un tribunal de Paris, a indiqué le directeur général d'OVH, Octave Klaba, dans un courriel à l'AFP.
Le tribunal de Lille a de nouveau rejeté la requête, et celui de Paris l'a aussi rejetée "au motif qu'un tel dossier nécessitait un débat contradictoire", a indiqué le directeur général d'OVH, société qui a son siège à Roubaix, dans le nord de la France.
M. Klaba a indiqué n'avoir reçu aucune notification de la part des autorités à propos de WikiLeaks, alors qu'il reçoit "3 à 5 notifications par jour, pour différentes pages parmi les 6,5 millions de site" qu'OVH héberge sur son réseau, pour propos racistes, xénophobie, etc..
L'hébergeur laisse entendre qu'après les décisions rendues lundi, il cesse toute procédure judiciaire dans cette affaire.
Le ministre français chargé de l'Economie numérique, Eric Besson, avait demandé vendredi aux autorités nationales compétentes de prendre des mesures pour mettre fin à l'hébergement en France du site WikiLeaks au motif de la violation du secret diplomatique.
OVH, qui avait indiqué avoir découvert "dans la presse" qu'il hébergeait une partie de WikiLeaks sur ses serveurs, avait alors annoncé qu'il s'en remettait à la justice.
"Ce n'est pas au monde politique ni à OVH de demander ou de décider la fermeture ou pas d'un site, mais à la justice", avait fait valoir M. Klaba.
OVH, l'un des premiers hébergeurs de sites en France, s'était trouvé sur le devant de la scène vendredi lorsqu'il était apparu que WikiLeaks était hébergé par l'un de ses serveurs.
OVH a précisé lundi que le site, qui a divulgué en une semaine des centaines de télégrammes diplomatiques américains secrets, n'est pas son client direct. "L'un de nos clients, en louant un serveur dédié, est devenu l'un des hébergeurs du site WikiLeaks", a-t-il expliqué.
"Cette affaire qui dépasse les Etats nous dépasse aussi très largement", a-t-il souligné.


Source : AFP

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