La Tunisie participe pour la première fois avec l'Egypte, au Sommet du G8, prévu les 26 et 27 mai, à Deauville (Normandie France).
Ce sommet, qui regroupe les dirigeants des huit pays les plus industrialisés, se penchera, notamment sur la prévention du danger nucléaire et le soutien économique et financier au «printemps arabe », dont la Tunisie a été l'initiatrice. Les décisions du sommet sur le montant et la nature de l'aide qui doit être accordée à la région, constituent un enjeu majeur pour les processus de transition engagés en Tunisie et en Egypte.
M.Béji Caid Essebsi, Premier ministre du gouvernement provisoire avait déclaré lors de sa visite, les 17 et 18 mai à Paris, que le plan économique présenté par la Tunisie au G8, nécessite un apport de 25 milliards de dollars (environ 34,5 milliards de dinars) sur 5 ans, soit 5 milliards de dollars par an (6,9 milliards de dinars).
Le montant de 5 milliards de dollars, équivaut selon l'économiste Mahmoud Ben Romdhane, à la moitié des financements extérieurs dont le pays a besoin chaque année. Pour cet ex-président d'Amnesty international, la Tunisie a grand besoin d'un soutien économique et financier massif de la part de la communauté internationale.
Le pays, précise-t-il à la TAP, est confronté à des difficultés économiques et sociales réelles, inhérentes à tout processus de transition mais qui sont aggravées dans le cas tunisien, par un contexte régional et international particulièrement difficile.
Il s'agit, notamment, de la guerre civile en Libye et de ses conséquences directes et indirectes sur la Tunisie, notamment l'interruption des flux touristiques libyens, la dégradation des échanges commerciaux avec ce pays et le retour de Libye de dizaines de milliers de travailleurs tunisiens . Ces derniers sont devenus aujourd'hui demandeurs de subventions, relève-t-il.
En outre, la proximité immédiate de la Tunisie avec ce pays en guerre n'est pas faite pour rassurer les touristes européens, principaux clients de la Tunisie. M. Ben Romdhane insiste par conséquent, sur l'impératif de saisir la communauté internationale sur les « risques sérieux d'échec » qui guettent la révolution, en raison de la pression des demandes sociales longtemps frustrées et des capacités réduites de l'économie tunisienne à y répondre.
Il est important, a-t-il dit, que les responsables européens et américains prennent conscience des risques encourus par le pays allant même jusqu'à affirmer que «la réussite de la transition en Tunisie conditionne la paix dans la région et dans le monde ».
Il espère qu'à travers la participation au G8, cette question recevra l'attention requise et la réponse adéquate. Il urge, précise-t-il, que l'annonce de l'aide « soit faite avant la tenue des élections pour redonner espoir au peuple tunisien et lui montrer que l'ouverture sur le monde est payante ».
De son coté, M.Azzam Mahjoub, expert économique international note dans une déclaration à l'agence TAP, le peu d'informations disponibles sur le plan économique présenté au G8 par le gouvernement provisoire, s'interrogeant sur le modèle économique auquel se réfère ce plan.
Il ajoute que l'élan de solidarité et de sympathie exprimé par la communauté internationale à l'égard de la Tunisie et de sa révolution, doit être traduit" par une aide consistante, essentiellement, des dons plus que des crédits, compte tenu du «stress financier» que connaît le pays durant cette étape".
Cette aide pourrait servir, estime cet économiste, à combler les déficits du budget de l'Etat et de la balance de paiement, lesquels risquent de s'aggraver davantage dans les mois à venir.
Au G8, la Tunisie peut également réclamer, selon M.Mahjoub, la conversion d'une partie de ses dettes, en projets de développement, notamment, celles contractées dans le cadre de relations bilatérales avec les institutions et les pays de l'Union européenne. Il note que "le service de la dette du pays s'élève en moyenne à 2 milliards de dinars par an". M.Majoub s'inscrit, également, dans une démarche réclamant des investissements directs étrangers à plus forte valeur ajoutée, estimant que le pays en a particulièrement, besoin afin d'absorber le chômage des diplômés. Cependant, pour cet économiste, quelque soit le plan économique présenté par la Tunisie, les pays du G8 demeureront dans « l'expectative ». Ils ne s'engageront fermement dans le soutien de la Tunisie qu'après les élections. Le sommet se limitera à un effet d'annonce, affirme-t-il.
Des voix étrangères se sont également élevées ces dernières semaines, pour solliciter de la part du G8, un engagement économique et financier conséquent et à même de garantir la réussite de l'étape de transition en cours en Tunisie et en Egypte. Ainsi M. François Hollande, ancien premier secrétaire du Parti Socialiste Français (PS) et candidat à la primaire présidentielle socialiste en France a proposé mardi dernier, lors d'un visite en Tunisie la conversion de la dette en don par la communauté Internationale.
La France et l'Europe, a précisé M. Hollande, soutiendront lors de la réunion du G8 à Deauville, le processus de transition en Tunisie au double plan économique et financier, ajoutant que cet accompagnement pourrait s'étaler sur une période de 5 ans, à travers des projets d'infrastructure, d'indépendance énergétique, de formation et de requalification des diplômés du supérieur.
Quelques jours auparavant, 21 économistes représentant de prestigieuses universités occidentales ont appelé le G8, à adopter un plan économique de soutien à la Tunisie doté de 20 à 30 milliards de dollars (de 27,6 à 41,4 milliards dinars) sur 5 à 10 ans. Pour ce groupe d'économistes qui compte parmi eux un prix Nobel de l'économie 2001, « il est essentiel que les pays membres du G8 fassent le nécessaire pour que la Tunisie puisse être et demeurer l'exemple en matière de changement social, économique et démocratique pour l'ensemble de la région et au delà ».
Ces économistes ont appelé à un engagement européen pour accorder à la Tunisie le statut de partenaire associé de l'Union européenne avec un plein accès aux fonds structurels européens, réclamant surtout une aide immédiate pour les subventions alimentaires et énergétiques ainsi qu'un plan de recyclage pour les chômeurs diplômés.
Dans les faits, le Président américain avait déjà annoncé depuis jeudi dernier, à Washington, que près de 2 milliards de dollars (environ 2,76 milliards de dinars) seront consacrés à la réussite de la transition démocratique en Tunisie et en Egypte.
Pour sa part, la banque mondiale a déjà annoncé mercredi qu'un milliard de dollars (1,38 Milliard de dinars) pourrait être mis à la disposition de la Tunisie sous forme de soutien budgétaire et d'appui aux projets d'investissement.
Cependant, ces montants demeurent pour le moment, des déclarations d'intention. Il ne peut en être autrement tant qu'un pouvoir n'a pas été démocratiquement élu, estiment les économistes tunisiens.
Source : TAP
Ce sommet, qui regroupe les dirigeants des huit pays les plus industrialisés, se penchera, notamment sur la prévention du danger nucléaire et le soutien économique et financier au «printemps arabe », dont la Tunisie a été l'initiatrice. Les décisions du sommet sur le montant et la nature de l'aide qui doit être accordée à la région, constituent un enjeu majeur pour les processus de transition engagés en Tunisie et en Egypte.
M.Béji Caid Essebsi, Premier ministre du gouvernement provisoire avait déclaré lors de sa visite, les 17 et 18 mai à Paris, que le plan économique présenté par la Tunisie au G8, nécessite un apport de 25 milliards de dollars (environ 34,5 milliards de dinars) sur 5 ans, soit 5 milliards de dollars par an (6,9 milliards de dinars).
Le montant de 5 milliards de dollars, équivaut selon l'économiste Mahmoud Ben Romdhane, à la moitié des financements extérieurs dont le pays a besoin chaque année. Pour cet ex-président d'Amnesty international, la Tunisie a grand besoin d'un soutien économique et financier massif de la part de la communauté internationale.
Le pays, précise-t-il à la TAP, est confronté à des difficultés économiques et sociales réelles, inhérentes à tout processus de transition mais qui sont aggravées dans le cas tunisien, par un contexte régional et international particulièrement difficile.
Il s'agit, notamment, de la guerre civile en Libye et de ses conséquences directes et indirectes sur la Tunisie, notamment l'interruption des flux touristiques libyens, la dégradation des échanges commerciaux avec ce pays et le retour de Libye de dizaines de milliers de travailleurs tunisiens . Ces derniers sont devenus aujourd'hui demandeurs de subventions, relève-t-il.
En outre, la proximité immédiate de la Tunisie avec ce pays en guerre n'est pas faite pour rassurer les touristes européens, principaux clients de la Tunisie. M. Ben Romdhane insiste par conséquent, sur l'impératif de saisir la communauté internationale sur les « risques sérieux d'échec » qui guettent la révolution, en raison de la pression des demandes sociales longtemps frustrées et des capacités réduites de l'économie tunisienne à y répondre.
Il est important, a-t-il dit, que les responsables européens et américains prennent conscience des risques encourus par le pays allant même jusqu'à affirmer que «la réussite de la transition en Tunisie conditionne la paix dans la région et dans le monde ».
Il espère qu'à travers la participation au G8, cette question recevra l'attention requise et la réponse adéquate. Il urge, précise-t-il, que l'annonce de l'aide « soit faite avant la tenue des élections pour redonner espoir au peuple tunisien et lui montrer que l'ouverture sur le monde est payante ».
De son coté, M.Azzam Mahjoub, expert économique international note dans une déclaration à l'agence TAP, le peu d'informations disponibles sur le plan économique présenté au G8 par le gouvernement provisoire, s'interrogeant sur le modèle économique auquel se réfère ce plan.
Il ajoute que l'élan de solidarité et de sympathie exprimé par la communauté internationale à l'égard de la Tunisie et de sa révolution, doit être traduit" par une aide consistante, essentiellement, des dons plus que des crédits, compte tenu du «stress financier» que connaît le pays durant cette étape".
Cette aide pourrait servir, estime cet économiste, à combler les déficits du budget de l'Etat et de la balance de paiement, lesquels risquent de s'aggraver davantage dans les mois à venir.
Au G8, la Tunisie peut également réclamer, selon M.Mahjoub, la conversion d'une partie de ses dettes, en projets de développement, notamment, celles contractées dans le cadre de relations bilatérales avec les institutions et les pays de l'Union européenne. Il note que "le service de la dette du pays s'élève en moyenne à 2 milliards de dinars par an". M.Majoub s'inscrit, également, dans une démarche réclamant des investissements directs étrangers à plus forte valeur ajoutée, estimant que le pays en a particulièrement, besoin afin d'absorber le chômage des diplômés. Cependant, pour cet économiste, quelque soit le plan économique présenté par la Tunisie, les pays du G8 demeureront dans « l'expectative ». Ils ne s'engageront fermement dans le soutien de la Tunisie qu'après les élections. Le sommet se limitera à un effet d'annonce, affirme-t-il.
Des voix étrangères se sont également élevées ces dernières semaines, pour solliciter de la part du G8, un engagement économique et financier conséquent et à même de garantir la réussite de l'étape de transition en cours en Tunisie et en Egypte. Ainsi M. François Hollande, ancien premier secrétaire du Parti Socialiste Français (PS) et candidat à la primaire présidentielle socialiste en France a proposé mardi dernier, lors d'un visite en Tunisie la conversion de la dette en don par la communauté Internationale.
La France et l'Europe, a précisé M. Hollande, soutiendront lors de la réunion du G8 à Deauville, le processus de transition en Tunisie au double plan économique et financier, ajoutant que cet accompagnement pourrait s'étaler sur une période de 5 ans, à travers des projets d'infrastructure, d'indépendance énergétique, de formation et de requalification des diplômés du supérieur.
Quelques jours auparavant, 21 économistes représentant de prestigieuses universités occidentales ont appelé le G8, à adopter un plan économique de soutien à la Tunisie doté de 20 à 30 milliards de dollars (de 27,6 à 41,4 milliards dinars) sur 5 à 10 ans. Pour ce groupe d'économistes qui compte parmi eux un prix Nobel de l'économie 2001, « il est essentiel que les pays membres du G8 fassent le nécessaire pour que la Tunisie puisse être et demeurer l'exemple en matière de changement social, économique et démocratique pour l'ensemble de la région et au delà ».
Ces économistes ont appelé à un engagement européen pour accorder à la Tunisie le statut de partenaire associé de l'Union européenne avec un plein accès aux fonds structurels européens, réclamant surtout une aide immédiate pour les subventions alimentaires et énergétiques ainsi qu'un plan de recyclage pour les chômeurs diplômés.
Dans les faits, le Président américain avait déjà annoncé depuis jeudi dernier, à Washington, que près de 2 milliards de dollars (environ 2,76 milliards de dinars) seront consacrés à la réussite de la transition démocratique en Tunisie et en Egypte.
Pour sa part, la banque mondiale a déjà annoncé mercredi qu'un milliard de dollars (1,38 Milliard de dinars) pourrait être mis à la disposition de la Tunisie sous forme de soutien budgétaire et d'appui aux projets d'investissement.
Cependant, ces montants demeurent pour le moment, des déclarations d'intention. Il ne peut en être autrement tant qu'un pouvoir n'a pas été démocratiquement élu, estiment les économistes tunisiens.
Source : TAP
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