mercredi 11 mai 2011

Tunisie: 74 demandes d'autorisation pour la création de stations radios et 27 pour des services de télévision


L'instance nationale indépendante pour la reforme de l'information et de la communication a annoncé avoir reçu 74 demandes d'autorisation pour la création de stations radios et 27 pour des services de télévision. Une première évaluation des services de radiodiffusion a été effectuée, et une évaluation similaire est en cours des fournisseurs des services de télévision.

Dans un communiqué diffusé, mardi, l'Instance souligne que, parmi les demandes pour la fourniture de services de radiodiffusion qui lui sont parvenues, 20 demandes concernent la diffusion sur tout le territoire de la République, 32 pour des services locaux et régionaux, au nord du pays dont le Grand Tunis, 18 autres pour des services locaux et régionaux, dans le sud, le centre et l'est du pays, et 4 demandes ne précisant pas les limites du champ de diffusion.

L'Instance a expliqué que si elle penche pour donner son avis, le plus rapidement possible, dans les demandes d'autorisation, lorsqu'elle dispose des informations nécessaires, l' Office national de télédiffusion a fait savoir que les demandes pour les ondes FM dépassent de loin la capacité disponible.

Face à ces obstacles techniques, l'Instance a soutenu l'orientation de l'Office vers les négociations avec les instances internationales spécialisées afin d'obtenir une couverture supplémentaire en ondes FM. Elle a affirmé, à ce propos, "que des étapes importantes ont été parcourues dans ce sens" et a décidé, en même temps, de ne pas attendre la fin des négociations pour commencer à donner son avis dans la gestion des ondes disponibles, à travers des choix préférentiels, entre les différents dossiers, sur le même pied d'égalité et sur la base d'un seuil minimum de critères.

L'Instance nationale a souligné qu'elle n'a pas exigé des standards conformes à ce qui est pratiqué dans d'autres expériences démocratiques, lors de l'examen de pareils dossiers, notamment la description détaillée du service, le plan possible à adopter, les informations concernant les méthodes d'exécution, dans un délai déterminé, mais qu'elle s'est limitée à demander, uniquement, quelques informations de base. Toutefois, la plupart des dossiers, ajoute le communiqué de l'Instance, sont incomplets et manquent de précision.

L'Instance a, cependant, décidé d'étudier les dossiers et de choisir ceux qui remplissent les conditions, sans être influencée par les pressions exercées par certaines parties, sous différentes formes. Il n'est plus question aujourd'hui, aprés la victoire du peuple tunisien sur la dictature le 14 janvier, ajoute-telle, de revenir aux anciennes pratiques de favoritisme entre un citoyen et un autre.

Des critères d'ordre juridique et professionnel, affirme l'instance nationale, seront adoptés pour donner l'avis consultatif, notamment, l'intérêt général, la qualité et les spécificités des programmes proposés, dans le cadre de la diversité du paysage médiatique, l'indépendance de la radio de tout parti, religion ou organisme gouvernemental, la non-participation étrangère au capital ou dans la composition du conseil d'administration, la garantie de la précision, de l'indépendance et de la crédibilité des informations, à travers la mise en place d'une équipe de journalistes professionnels et l'adoption d'un plan de financement et de gestion garantissant la durabilité du projet.

L'instance nationale indépendante pour la réforme de l'information et de la communication a cité, également parmi ces critères, la promotion de la culture tunisienne, l'engagement à ce que le projet ne conduit pas au monopole dans le secteur de l'information, la non association d'un établissement publicitaire ou de communication à d'un établissement médiatique et l'engagement au respect de la date fixée pour le lancement du service.

L'Instance a indiqué, également, qu'elle procèdera à la convocation, entre le 25 mai et le 3 juin prochain, des candidats qui répondent les plus à ces critères afin d'élucider certains aspects qui n'ont pas été mentionnés dans leurs demandes avant qu'une sous-commission indépendante, composée de compétences tunisiennes, ne procède à l'examen final des dossiers.

En vertu de cet examen, précise l'instance, une recommandation sera formulée et présentée afin d'accorder des autorisations provisoires aux demandes qui répondent au minimum des conditions requises.

L'instance nationale a souligné que l'objectif de cette opération est d'instaurer des bases citoyennes, juridiques et professionnelles d'un paysage médiatique qui se distingue par la transparence, le pluralisme et la liberté d'expression.

De son côté, l'Office national de la télédiffusion a indiqué qu'il oeuvre dans le cadre d'une équipe de travail en collaboration avec l'instance nationale indépendante pour la réforme de l'information et de la communication a examiner les modes de traitement des différents dossiers relatifs à l'autorisation de lancement de stations radiophoniques ou à la fourniture de services de diffusion radiophonique et télévisée.

L'office a fait observer qu'une liste préliminaire de 59 demandes été établie par l'instance nationale, précisant que les données afférentes à ces demandes ne sont pas suffisantes et ne permettent pas à l'Office d'élaborer une étude technique à cet effet.

L'office ajoute que l'étude technique préliminaire qu'il a effectuée permettra de répondre à un nombre limité de dossiers à court terme et d'identifier des solutions à moyen et long terme.


Source : TAP

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