mardi 7 avril 2009
L'art en déclin ?
Force est de constater que l'art en Tunisie est en baisse constante. Cela est il du à la multiplication des galeries, des films et des concerts ? Ou est ce la faute à certains vétérans qui n'ont pas su faire passer le flambeau ?
1. La musique :
Même si la scène tunisienne regorge de groupes et d'artistes bourrés de talent, il est triste de constater que le nombre de ces acteurs croie alors que la qualité, elle, est restée au même niveau, pour ne pas dire qu'elle a baissé.
Certains styles jouissent d'une qualité supérieur, à savoir la musique électronique, le reggae pour ne citer que celle ci. La question qui se pose c'est : pourquoi le metal ou d'autres musiques plus "populaires" ne jouissent pas d'une aussi grande qualité ?
Le problème fondamental c'est la recherche de la notoriété. Cette quête incessante de reconnaissance, de célébrité et de gain ronge la musique comme une gangrène et fait que les "artistes" ne cherchent plus à faire de la qualité. Ce qui importe à ces Hemrit en herbe c'est se faire connaître et se remplir les poches. Narcissisme et bénéfices sont donc les maîtres mots de certains groupes et certains artistes tunisiens.
La scène électronique, quand à elle, n'est pas connue en Tunisie, rares sont les festivals qui lui sont dédiés et les influencent viennent toutes de l'étranger (USA, France, Liban, Angleterre...).
Le fait que personne en Tunisie n'ai de main mise sur cette musique en préserve l'intégrité et permet aux Djs de travailler en toute liberté. De plus, ils sont tenus de faire de la bonne musique car ils ont pour rôle d'introduire cette mouvance dans un pays encore attaché aux musiques consommées et consommables.
Mais il va sans dire qu'il ya d'excellents artistes tunisiens qui font du metal, du rock, et autres styles en vogue. Mais est-ce eux que l'ont voit lors des festivals comme le festival de la guitare, le festival accord ou autres festivals 100% rock... on se demande parfois si c'est le rock qui est l'honneur ou si c'est une certaine école qui nous fait une démonstration de ces poulains.
Il faudrait donc apprendre à nos jeunes l'amour de la musique avant de leur apprendre à en faire, il faut faire en sorte que la concurrence entre les groupes et les organisateurs les pousse à avancer et à se surpasser au lieu de se mettre des bâtons dans les roues. Leur inculquer la noblesse de l'art qu'ils exercent et non pas la bassaisse de certains "pédagogues".
1. Le cinéma :
Des festivals comme "hammam laghzez" ou celui de Kélibia permettent à de jeunes artistes de projeter leurs projets sur les toiles immaculées. C'est une aubaine crieront certains ! C'est certes une occasion en or pour ces amateurs de montrer au public ce qu’ils peuvent faire avec les moyens du bord. Certains économisent pour acheter du matériels, certains autres en louent alors que d'autres empruntent à droite et à gauche. Ce manque de moyen n'handicape pas ces jeunes avides d'expression. Mais le fait est que ceux qui reçoivent des subventions, ceux qui ont des budgets font du cinéma de contoir. Pour ne citer qu'eux, Cinecitta et Thalathoun sont 2 flops immenses en matière de cinéma. Il est possible que le grand public ait aimé mais est ce que les feuilletons ramadanesques ne suffisent pas à ce grand public ? Est ce que l'on ne sortira jamais de ces productions au ras des pâquerettes sous prétexte que le public aime ? Auront nous un jour, un film par an qui soit vraiment de qualité ? Je n'ai malheureusement pas la réponse, et vous non plus je suppose. Ce n'est pas à Jaziri ou à Letaief qu'il faut donner les subvenions, il faut les donner à ceux qui feront honneur à leur pays quand des étrangers regarderont leurs films, à ceux qui feront passer un message, un vrai au public tunisien. Le tunisien est loin d'être bête, il est loin d'être passif, il attend juste qu'on lui ouvre certains horizons, qu'on lui donne de l'air frais, au lieu de cette puanteur qu'on lui sert à tord et à travers.
1. La peinture :
Les galeries ne cessent de pulluler et certaines portent des noms d'une absurdité consternante. Mais le mal n'est pas la ! Les galeries sont nombreuses, les "artistes" aussi mais les œuvres sont d'une médiocrité frisant l'atteinte aux mœurs. Les vieux de la vieille restent attachés aux portes de sidi bou said à son mausolée, à son café des nattes, au machmoum, au hammam. Si ce n'est ça c'est les chevaux, les twareg, les chameux et le désert, à croire que notre pays se résume à ça.
De son coté, la nouvelle génération veut créer l'alternative et tombe dans le burlesque. Des "œuvres" dites abstraites dont on devrait faire abstraction, des peintures à l'huile de vidange, des photographies dignes des photos de vacances ratés... et met tout ça sur le dos de certains courants artistiques. "Moi je fais de l'art abstrait ... vous ne pouvez pas comprendre." Il suffit donc de s'habiller comme un sac, d'avoir une attitude "peace and love" porter un cache col en plein été et prétendre être incompris pour être artiste ? NON je pense qu'être artiste nécessite certaines autres facultés comme le talent par exemple. Ces jeunes dont il est question n'ont pris que la couche superficielle du stéréotype d'artiste c'est vous dire leur profondeur. Tenue vestimentaire adéquate, liberté sexuelle, amour de l'alcool et autres substances (indispensable, d'après eux, à la création) et refus des autres sont les maitres mots. Le plus triste c'est qu'ils finissent par y croire et en deviennent hautains.
Mais il est clair que des artistes, jeunes et moins jeunes, sont doté d'un talent inouï et qu'ils méritent leur statut d'artiste. Leurs œuvres par d'elle même et ne nous pousse pas à chercher plus loin dans leur personnalité. Quand un artiste est compétent on ne cherche pas à connaître sa personnalité, mais quand il est n'a aucun talent, on s'attarde sur lui guettant une bribe d'intérêt qu'il pourrait susciter.
Je ne chante pas le requiem de l'art en Tunisie, loin de là. Le but de ces réflexions est de faire bouger certains pour qu'ils s'améliorent, ouvrir les yeux de mes contemporains sur le coté bancal de l'art en Tunisie (le coté solide, ils pourront le voir dans les autres médias) et de demander très gentiment à certains d'arrêter de saboter leurs concurrents qui essayent tant bien que mal de développer la scène tunisienne et à donner une meilleur image de notre pays que celle que d'autres lui ont donné.
Azyz.b
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